Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/36

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vont les gens d’esprit ; n’est-ce pas là le mouchoir d’un damoiseau ? » En effet, c’était un mouchoir de femme, tout parfumé d’eau de Portugal. « Vois-tu, Roqueplan, poursuivit Jules Janin, tu finiras par écrire dans un journal de modes. Figaro est déjà ton perruquier. »

On sait que Roqueplan avait fait quelque bruit dans le Figaro : Janin souligna son mot par un vif éclat de rire, mais la marquise de Lacarte consola Roqueplan par un sourire tout plein de promesses. J’entrais à vif dans un roman.

Roqueplan n’était pas invité à déjeuner, mais quand la femme de chambre vint avertir la marquise, il dit à Janin :

— Tu sais que je déjeune.

— Tu vas être bien attrapé, s’écria Janin, car ici, quand il y en a pour trois, il n’y en a pas pour quatre.

Ceci ne désarçonna pas Roqueplan, qui n’avait faim que de madame de Lacarte. On