Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/40

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ques peintres ont éternisé la beauté dans ses radieux vingt ans, vint lui donner cette main loyale qui lui a toujours été si sûre et si douce. Son mariage fut un événement ; le contrat était étoilé de toutes les illustrations de ce temps-là, Thiers et Hugo en tête.

Une jeune fille comme toutes les autres eût dit à Jules Janin : « Je suis très fière de vous épouser, mais je ne veux pas monter dans cette mansarde. » Madame Jules Janin y monta et s’écria : Le bonheur est ici.

Et, pourtant, son père lui offrit ce joli petit château qui frappait l’œil de tous les artistes dans la grande avenue de Passy au milieu d’un océan de verdure, d’ailleurs Jules Janin passa la première nuit de ses noces. Château enchanté pour lui comme pour moi, puisque j’y passais aussi la première de mes noces. On nous croyait partis pour l’Italie, tandis que Janin et sa femme venaient dîner avec nous tous les jours.

Ce fut vers 1858 que Janin se décida à vivre