Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/50

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mer la porte. « — Je n’ai qu’un mot à vous dire, mademoiselle. — Monsieur, je ne veux rien entendre, passez votre chemin. »

Mais j’étais entré dans la chambre. « Mademoiselle, je vous aime follement, votre beauté me va au cœur. Voulez-vous vous promener avec moi ? — Jamais, monsieur. »

Elle me montra la porte. « — Mademoiselle, je vous aime, je vous aime, je vous aime. — Et moi, je ne vous aime pas. — Expliquez-moi ce mystère. Pourquoi êtes-vous ici ? — Parce que je suis venue pour voir ma mère. » Je voulus saisir la main de Léonie ; mais d’un air hautain elle me dit encore : « — Sortez, monsieur. — Oui, je sortirai avec vous ; je ne vous demande qu’une grâce, c’est que vous ne restiez pas ici plus longtemps. — Pourquoi, monsieur ? — Parce qu’il n’y a pas ici d’air respirable pour vous. Tenez, je ne comprends pas que les fleurs de votre fenêtre ne soient pas flétries. — Et où me conduiriez-vous, monsieur ? — Partout ; chez moi. — Vous