Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/51

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m’offensez. » De belles larmes noyèrent les yeux de la jeune fille. « — Mais enfin, si un prince des contes de fées voulait vous enlever, que feriez-vous ? — Je courrais me cacher au couvent. Je n’ai qu’un seul ami et une seule amie : c’est Jésus et la sainte Vierge, et je n’écouterai jamais que ceux-là. — Ce sont de très beaux sentiments ; mais si vous n’êtes pas religieuse, que ferez-vous ? — Ce que je ferai !… »

Léonie me regarda avec les yeux d’un ange : « Ce que je ferai… »


II

Ce fut alors qu’une de ses amies entra dans la chambre. « Allons, dit la nouvelle venue, voilà encore Léonie qui pleure. Ma pauvre amie, es-tu assez entêtée. » Cette fille me regarda d’un air effronté. « Jugez, monsieur ;