Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/6

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ainsi jetée aux quatre vents ! Et maintenant, tous nos amis sont morts : l’amiral Coupevent-des-Bois, qui voulait vivre cent ans, comme Gavarni, qui voulait mourir jeune. Karr a tenu bon longtemps. Il a vieilli comme Victor Hugo qui ne dédaignait pas de venir à nous dans notre bruyante solitude. Et maintenant, que reste-t-il de tout cela ? Quelques œuvres plus ou moins périssables, un souvenir qui refleurira sous la main des chroniqueurs futurs. Il reste encore notre amitié, dont les heures sont comptées.

Que ne pouvons-nous retourner en arrière au lieu de marcher toujours vers le sépulcre ! Comme nous retournerions avec joie vers cette glorieuse étape de nos vingt ans où nous connûmes l’amitié vaillante des artistes.


AR — H — YE.