Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’amitié qui vit des souvenirs d’antan et qui peut en vivre parce qu’il en est riche, et qui les a toujours conservés, car il n’en a que d’affectueux, de généreux, et sans mélange d’aucune arrière-pensée. Soyez heureux, mon cher ami, cela vous est bien dû, vous qui avez toujours mis votre bonheur à faire celui de vos amis. Il y a de ces délicatesses de cœur que vous êtes seul à avoir, vous faites à vos amis des surprises touchantes. Ils ne se révoltent pas contre la loi naturelle des choses. Ils consentent à être oubliés, parce qu’ils s’oublient eux-mêmes. Eh bien ! non, ils ne sont pas oubliés, parce que vous êtes là, pour vous souvenir, sans y être sollicité que par la libéralité de votre cœur ; c’est un doux appel que vous leur faites au delà de l’horizon. Si loin que vous soyez d’eux, ils entendent votre voix amie. Ils se sentent appelés. Ils se réveillent pour vous répondre. Vous voyez, je me réveille mal. Je me réveille pour un moment, qui sera court. C’est égal, il aura été