Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/204

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le christianisme. Le P. Pantoja fut chargé de l’instruire. Mais comme les femmes chinoises, surtout celles de la classe la plus élevée, ne peuvent pas, d’après les mœurs du pays, se produire en public, elle recevait les instructions du missionnaire à travers une porte fermée au moyen d’un grand voile. Le jour de la cérémonie étant arrivé, au lieu d’une seule femme à baptiser, il y en eut un grand nombre, car les amies et les servantes de la princesse avaient suivi avec assiduité les explications du catéchisme que le P. Pantoja croyait adresser à une seule personne.


VII.


À l’époque où le christianisme pénétrait jusque dans les rangs de la famille impériale, il se formait à Macao un sombre orage qui menaçait de ruiner la colonie portugaise et les missions catholiques de la Chine. Les Hollandais, jaloux des hardies et glorieuses expéditions des Portugais dans les Indes, envieux surtout des richesses qu’ils y amassaient, avaient armé de nombreux navires pour exercer la piraterie dans les mers de l’extrême Orient. Ces forbans audacieux portaient la désolation dans les Moluques et dans les îles du détroit de la Sonde. Non content de ces riches pillages, ils équipèrent une flottille et tentèrent de s’emparer de l’île de Formose. Ayant été vigoureusement repoussés par les Chinois, ils jetèrent les yeux sur la petite colonie de Macao. Les Portugais, qui avaient connaissance de leurs projets hostiles, son-