Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/294

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faiblesse d’yeux qui ne me permettait pas de supporter la lumière. »


VI.


La caravane s’arrêta un mois et demi dans ce campement pour attendre la fonte des neiges, puis elle se mit définitivement en route et suivit le chemin que le P. d’Andrada avait déjà parcouru avec si peu de succès mais il était alors plus praticable.

Un courrier avait, selon l’usage, précédé la caravane pour avertir le souverain du Thibet de son arrivée et lui donner des renseignements sur le personnel des voyageurs. D’Andrada fut sans doute désigné comme le personnage le plus important de la troupe, car on expédia trois chevaux à sa rencontre, afin qu’il pût faire son entrée dans la ville d’une façon un peu solennelle. « Trois jours avant notre arrivée nous reçûmes trois chevaux, pour moi, pour mon compagnon et notre domestique. Ils ne pouvaient venir plus à propos ; car, à notre arrivée dans la ville, le peuple se précipitait en foule autour de nous, et toutes les femmes étaient aux fenêtres pour nous voir comme des objets extrêmement rares et curieux. Le roi ne se montrait pas ; mais la reine était sur un belvédère de son palais ; nous lui fîmes une profonde révérence en passant, et nous allâmes descendre dans une maison disposée pour nous recevoir. Le roi s’imaginait que nous étions des marchands ; on lui avait