Page:Huc - Le christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet, tome 2.djvu/62

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en toute vérité que ces interprètes ont persuadé à quelques religieux étrangers d’apprendre les caractères et le langage de la nation centrale, et de demander ensuite un emplacement dans la capitale de la province pour y bâtir une résidence et une église. Tout cela est très-pernicieux à l’empire ; il ne peut lui être profitable que les barbares y soient admis… » Vers la fin de l’édit, le nouveau vice-roi exhorte les interprètes à se corriger de leur mauvaise conduite, sinon il leur fera couper la tête…


II.


Ces nombreuses tentatives toujours infructueuses, et surtout le récent édit du vice-roi, tout fit penser aux jésuites de Macao qu’il leur serait bien difficile de jeter les premiers fondements de cette mission. Mais en Chine, comme ailleurs, c’est le plus souvent l’imprévu qui domine dans les événements. La Providence arrange tout à son gré ; elle ne veut pas que les hommes puissent se vanter de la sagesse et de la prudence de leurs combinaisons. Le succès d’une entreprise vient souvent du côté où l’on n’apercevait que des obstacles. Les missionnaires étaient persuadés qu’il n’y avait aucun espoir de s’établir dans l’intérieur de l’empire, tant que ce nouveau vice-roi gouvernerait la province de Canton, et ce fut précisément ce vice-roi qui les y appela.

Quelques jours s’étaient à peine écoulés, lorsqu’on vit débarquer au port de Macao un officier civil ar-