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24 WESTHOFF

fin, et toutes les mains de claquer et de battre. (La Chélonomie, ou le Parfait luthier, (1), Paris, 1806). Cette tirade nous donne une idée exacte du jeu des violonistes des XVe et XVIIe siècles, mais il y avait certainement des instrumentistes plus habiles que ceux auxquels l'abbé Sibire fait allusion, car Mersenne, en 1656, citait avec admiration et considérait comme excellents violons, maîtrisant bien leur instrument, ceux qui pouvaient faire monter chaque corde à l'octave par le moyen du manche (3e position avec extension du petit doigt). Si Lully ne compta point de virtuoses parmi ses élèves, il imagina du moins des combinaisons très-intéressantes dans les symphonies qu'il écrivit pour la bande des petits violons. (Ces symphonies étaient des ouvertures entremêlées d'airs de danse de ce temps, tels que sarabandes, courantes et gigues). Avant lui, on ne considérait que le chant du dessus dans les pièces de violon ; il fît chanter toutes les parties aussi agréablement que la première; il y introduisit des fugues admirables et surtout des mouvements jusque-là inconnus à tous les maîtres. Pendant que Lully tenait la cour sous le charme de sa musique, Louis XIV, désireux de connaître tout ce qui, en Europe, avait quelque renom et quelque gloire, apprit qu'un certain violoniste saxon, nommé Westhoff (2), se faisait fort applaudir en Allemagne et en Angleterre. Il le fit venir près de lui, et celui-ci donna une séance musicale à la coLir au mois de décembre 1682. Son succès fut


(1) M. J. Gallay a donné en 1869, une nouvelle édition du Parfait Luthier, de l'abbé Sibire, sous le titre : Les Luthiers italiens aux XVIe et XVIle siècles. Paris, Académie des Bibliophiles. (2) Un virtuose en 1682, par H. Lavoix fils (dans le N° 4 de la Chronique musicale, 15 août 1873, 1ère année.)