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TARTINI. — SA LETTRE A Mme LOMBARDINI. 61

Vous en pouvez faire ainsi à volonté tant q’il vous plaira, dans tous les tons, et cela est véritablement utile et nécessaire.

A l’égard de la main gauche et du manche, je n’ai qu’une chose à vous recommander d’étudier, elle renferme toutes les autres ; la voici : prenez une partie de violon quelconque, soit de premier, soit de second, soit d'un concerto, d’une messe, d’un motet, tout est bon ; posez la main non pas à sa place ordinaire, mais à la demi-position du démanché, c’est-à-dire le premier doigt sur le sol de la chanterelle, et tenant la main toujours dans cette position, jouez toute votre partie sans jamais changer la main de place, à moins que vous n’ayez à toucher le la sur la quatrième, où le ré sur la chanterelle ; mais remettez-vous tout de suite à votre demi-position, et jamais à la position naturelle. Exercez-vous à cela jusqu’à ce que vous soyez sûre de jouer ainsi tout ce qu’on vous présentera (excepté des solo) à la première vue. Ensuite la position entière : démanchez en faisant le la du premier doigt sur la chanterelle, et faites avec ce second démanché absolument la même étude que vous avez faite avec le premier. Habituée encore à celui-ci, passez au troisième en faisant le si sur la chanterelle, et rendez-vous en maîtresse comme des autres. Faites-en autant du quatrième, le premier doigt sur l'ut de la chanterelle. Enfin, quand vous serez familière avec cette échelle de démanchés, vous pourrez dire que vous possédez votre manche. Cette étude est fort nécessaire, et je vous la recommande.

Je passe à la troisième qui est celle des trilles. Il faut les faire lents, modérés et rapides : c’est-à-dire, qu’ils soient battus avec lenteur, ensuite plus rapidement, et finir avec la rapidité la plus grande. On a grand besoin de cette variété dans la pratique ; car il ne faut pas