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IX.
ÉCOLE FRANÇAISE.
J.-M. LECLAIR, ELEVE DE SOMIS ; B. ANET, SENAILLE, GUIGNON, GUILLEMAIN.

Un élève de Somis, Jean-Marie Leclair, devait apporter à la France les traditions de Corelii et y poser les bases d'une école de violon. Leclair naquit à Lyon en 1697. Le violon ne lui avait servi d’abord que pour la danse : car dans sa jeunesse il avait débuté comme danseur au théâtre de Rouen ; mais ayant été appelé à Turin, en qualité de maître de ballets, Somis le prit en affection, après avoir entendu quelques airs de danse de sa façon, et lui donna des leçons de violon, qui lui firent faire de rapides progrès.

Après deux années d’études, Somis déclara qu’il n’avait plus rien à lui apprendre : mais Leclair continua à se livrer lui-même à des exercices particuliers pour se faire une manière personnelle. Arrivé à Paris en 1729, il entra dans la même année à l'orchestre de l’Opéra aux appointements de 450 livres. En 1735, ils furent augmentes de --0 francs. Un si faible traitement, pour un homme dont la supériorité sur tous les violonistes français de ce temps était incontestable, peut causer quelque étonnement et, ce qui peut paraître plus bizarre encore, c’est qu’un tel artiste ait été mis au dernier rang parmi les ripiénistes qu’on appelait alors le grand chœur comme le prouvent les documents authentiques de la direction de l’Opéra. Ce grand chœur ne jouait que dans les ouvertures, chœurs et