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1875-1884.


1875.


Paris. 12 mars. — Un sergent de ville de la rue de Clichy, à qui Mme Robert a demandé mon numéro, a répondu : — Monsieur Victor Hugo ? je le vois quelquefois passer avec ses complices.


27 mars. — Edgar Quinet est mort ce matin à cinq heures. C’était une grande âme et un noble esprit. Sa veuve m’a envoyé un télégramme[1].


28 mars. — Mme Versigny est venue de la part de Mme Quinet me prier de parler demain.

M. Henri Brissou[2] est venu, au nom de la gauche, me demander de parler demain.

Madier de Montjau[3] est venu me demander d’affirmer demain la République.


30 mars. — Hier, à l’enterrement de Quinet, une femme du peuple, m’a crié : Ne mourez pas[4] !


Guernesey. 24 avril. — Je lis l’Alceste d’Euripide. Il y a autre chose à faire.


Paris. 10 mai 1875. — À trois heures, je suis allé à l’Académie pour la discussion des candidats aux places de Jules Janin et de Guizot. On a discuté Jules Simon et Dumas (le chimiste). J’avais à côté de moi M. Émile Ollivier, qui m’a profondément salué, mais en silence. MM. de Sacy, Claude

  1. Télégramme collé sur la page blanche du carnet :

    Votre ami Quinet a quitté cette terre ce matin à cinq heures. À vous qui l’aimez, je vous envoie ce cri de douleur.

    Veuve Edgard Quinet.
    (Note de l’éditeur.)
  2. Président de l’extrême gauche. (Note de l’éditeur.)
  3. Avocat ; défendit à ce titre beaucoup d’insurgés en juin 1848 ; exilé après le coup d’état du 2 décembre ; devint député de la Drôme en 1874. (Note de l’éditeur.)
  4. Obsèques d’Edgar Quinet, voir Actes et Paroles, Depuis l’exil. (Note de l’éditeur.)