Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/119

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Soit dans un bois qu’emplit cette chanson sonore
Que le petit oiseau chante à la jeune aurore,
Soit dans le carrefour bruyant et fréquenté,
— Car Paris et la foule ont aussi leur beauté,
Et les passants ne sont, le soir, sur les quais sombres,
Qu’un flux et qu’un reflux de lumières et d’ombres ; —
Toujours, au fond de tout, toujours, dans son esprit,
Même quand l’art le tient, l’enivre et lui sourit,
Même dans ses chansons, même dans ses pensées
Les plus joyeusement écloses et bercées,
Il retrouve, attristé, le regret morne et froid
Du passé disparu, du passé, quel qu’il soit !

Novembre 1831.