Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/109

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CARR.
Que veut-il dire enfin ?


LORD ROSEBERRY, continuant.

Ne veulent pas qu’on meure et de soif et de faim.
Je vote un bon repas ; nos estomacs sont vides.

Les têtes-rondes se détournent avec indignation. Les servants de taverne garnissent la table des cavaliers.
CARR, en contemplation devant les cavaliers qui mangent.

Que de chair et de vin ces satans sont avides !


BAREBONE.

Payens !


CARR, aux puritains.
Avant d’aller plus loin, écoutez-moi ;

Est-on sûr que Cromwell songe à se faire roi ?


OVERTON.

Trop sûr ! et c’est demain qu’un parlement servile
De ce titre proscrit pare sa tête vile !


TOUS, excepté Carr.

Mort à l’ambitieux !


HARRISON.
Mais je ne conçois pas

Ce qui pousse Cromwell à risquer ce grand pas.
Il faut qu’il soit bien fou de désirer le trône !
Il ne reste plus rien des biens de la couronne.
Hampton-Court est vendue au profit du trésor ;
On a détruit Woodstock, et démeublé Windsor.


LAMBERT, bas à Overton.

Imbécile pillard, qui dans le rang suprême
Ne voit que les rubis scellés au diadème.
Et dans le trône, objet des travaux d’Olivier,
Des aunes de velours, à revendre au fripier !