Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/119

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RICHARD CROMWELL, étonné.

Nous sommes seuls ici. Pourquoi cet air d’effroi ?


CARR, à part.

J’avais bien deviné qu’Israël était dupe.
Au fond, c’est des Stuarts qu’en cet antre on s’occupe.
Nous verrons !


SIR RICHARD WILLIS, à part.
C’est le fils de Cromwell, cependant !

Mais s’il est du complot, il est bien imprudent !

En ce moment, on entend le bruit de la trompe au dehors. Nouveau silence d’étonnement et d’inquiétude.


UNE VOIX FORTE, du dehors.

Au nom du parlement, qu’on ouvre la taverne !

Mouvement de terreur parmi les conjurés.


LORD ROCHESTER, à Davenant.

Pour le coup, nous voilà pris dans notre caverne.
Comme Cacus !


LAMBERT, bas à Joyce.
Cromwell nous envoie arrêter !


JOYCE, bas.

Il sait tout ! cette fois on ne peut en douter.


OVERTON, bas.

Eh bien, il faut s’ouvrir passage à coups d’épée !


LAMBERT, bas.

Que ferions-nous ? La place est sans doute occupée
Par ses gardes.

On entend le bruit de la trompe.


RICHARD CROMWELL, le verre à la main.
Au diable ! en un pareil moment

Venir nous déranger !