Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/220

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CROMWELL, rayonnant.
C’est donc fait !
À part.
Qu’ils sont plats !
À Thurloë.
Je pourrai les entendre en effet.
Mais après mon conseil ; puis il faut que je voie

Les chevaux gris frisons que le Holstein m’envoie.
Amuse-les, mon cher, nourris leur zèle ardent.
Dis-leur de discuter un texte en m’attendant.

GRAMADOCH, bas à Trick.
Dans le livre des Rois, par exemple !
Thurloë sort.

LORD ROCHESTER, à part.
Qu’entends-je ?
Ô Charle ! ô roi-martyr ! comme Olivier te venge !

Quel fouet honteux succède à ton sceptre éclatant !

CROMWELL, montrant ses bouffons à lord Rochester.
Puisque nous voilà seuls, je veux rire un instant.
Docteur, ce sont mes fous, et je vous les présente.
Lord Rochester et les bouffons s’inclinent.
Quand nous sommes en joie, ils sont d’humeur plaisante.
Nous faisons tous des vers. — Il n’est pas même ici
Il montre Milton.
Jusqu’à mon vieux Milton qui ne s’en mêle aussi.
MILTON, avec dépit.
Vieux Milton, dites-vous ! Mylord, ne vous déplaise.

J’ai bien neuf ans de moins que vous-même.

CROMWELL.
À votre aise !

MILTON.
Oui. Vous êtes, mylord, de quatrevingt-dix-neuf.

Moi, de seize cent huit.

CROMWELL.
Le souvenir est neuf.