Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Haut.
Buvez cette liqueur que mes mains ont bénie.
CROMWELL, ricanant.
Ah ! vous l’avez bénie ?
LORD ROCHESTER.
Oui.
À part.
Quel regard !

CROMWELL.
Fort bien.
Ce breuvage, est-ce pas, me doit faire du bien ?
LORD ROCHESTER.
Oui, l’hypocras contient une vertu suprême

Pour bien dormir, mylord.

CROMWELL.
Alors, buvez vous-même !
Il prend le gobelet sur le plat et le lui présente brusquement.

LORD ROCHESTER, épouvanté et reculant.
Mylord !…
À part.
Quel coup de foudre !

CROMWELL, avec un sourire équivoque.
Eh bien, vous hésitez ?
Accoutumez-vous donc, jeune homme, à nos bontés.

Vous n’êtes pas au bout encor. — Prenez, mon maître !
Surmontez le respect, qui vous trouble peut-être,

Buvez. —
Il force Rochester confondu à prendre le gobelet.
Saviez-vous pas que nous vous chérissions ?
Que retombent sur vous vos bénédictions !
LORD ROCHESTER, à part.
Je suis écrasé !
Haut.
Mais, mylord…