Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/313

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Nul doute qu’un peu d’or, messieurs, ne le désarme.
Il n’est à craindre ici que pour nos carolus ;
Il se tait, — c’est qu’il veut quelques doublons de plus.
S’il fait la sourde oreille à votre mot de passe.
C’est que des puritains il a l’humeur rapace.
Or il vaut mieux payer un nouveau sauf-conduit
Que de le poignarder, — ce qui ferait du bruit.

LORD ROSEBERRY.
Sir William a raison. Le malappris, en somme,

Ne se gênerait pas pour crier qu’on l’assomme.

LORD CLIFFORD, soupirant.
Eh bien ! laissons-nous donc rançonner !
SIR PETERS DOWNIE.
Par malheur,
Nous sommes mal en fonds.
SEDLEY.
Ce Cromwell est voleur !
Confisquer notre brick, comme une contrebande !

Et sur le trône anglais siège ce chef de bande !

LORD ORMOND.
Le vieux rogneur d’écus, le rabbin Manassé

M’a prêté quelque argent ; mais il est dépensé. —

Attendez ! j’ai reçu de Wilmot une bourse…
Il fouille dans son justaucorps.
La voici justement.
Il tire de sa poche une bourse qu’il montre aux cavaliers.

LORD ROSEBERRY.
Excellente ressource !

LORD CLIFFORD, montrant Cromwell.
Payer en bons écus un compte à ce cafard,

Qu’on solderait si bien d’un bon coup de poignard !
C’est dur !