Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/318

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SIR WILLIAM MURRAY.
N’en attendez-vous point aussi des récompenses ?

Ne serait-il pas temps qu’il vous en accordât ?
Car n’est-ce pas criant ? vous n’êtes que soldat ;
Et pourtant, j’en suis sûr, vous ne le quittez guères ?

CROMWELL.
Jamais.
SIR WILLIAM MURRAY.
Vous avez pris part à toutes ses guerres ?

CROMWELL.
Oui.
SIR WILLIAM MURRAY.
Combien sont sergents qui ne vous valent pas !

CROMWELL, à part.
Pour captiver mon cœur voilà, certe, un grand pas.
Haut.
Flatteur !
SIR WILLIAM MURRAY.
Non ! — Vous traiter de façon si hautaine !
Est-il déjà lui-même un si grand capitaine ?
CROMWELL, à part.
Impertinent !
SIR WILLIAM MURRAY.
Voyons, — pour avoir des palais,
Des voitures de cour, des gardes, des valets.

Qu’est-ce que ce Cromwell dont on fait quelque chose ?
Un soldat, comme vous.

CROMWELL.
Rien de plus.

SIR WILLIAM MURRAY, à part.
Notre cause
Est gagnée !
Haut.
Il n’est rien, vraiment, de plus que vous.