Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/330

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SIR WILLIAM MURRAY.
Tandis que nos faucons prennent là-haut leur proie,

Ils me laissent ici, pour que, si l’on octroie
Des récompenses, — comme il est probable enfin, —
On n’en ait que pour eux !

CROMWELL, à part.
Misérable aigrefin !

SIR WILLIAM MURRAY.
Me réserveraient-ils la portion congrue ?

Ouais ! moi, vieil épervier, faire le pied de grue !
Non ! je veux mériter aussi les dons du roi.

CROMWELL.
Mais vous ne serez pas oublié, croyez-moi.
SIR WILLIAM MURRAY.
Je veux mettre, comme eux, la main sur le vieux diable.
CROMWELL, à part.
Vas-y donc !
SIR WILLIAM MURRAY, lui serrant la main.
Tu nous rends un service impayable.
Mais quand s’acquittera le compte général,
Je ne t’oublierai point ; tu seras caporal !
Il sort.

CROMWELL, seul, haussant les épaules.
Va, cherche ! — Un nain de cour me toiser à sa règle !
L’oison qui fait la roue, huer le vol de l’aigle !
Entre Manassé, marchant avec précaution, une lanterne sourde à la main.
SCÈNE V.
CROMWELL, MANASSÉ.
MANASSÉ, sans voir Cromwell.
Puritains, cavaliers, le Cromwell, Charles deux,

Chrétiens que tout cela !