Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/390

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
TRICK.
Cromwell nous dédommage à son couronnement

Gramadoch nous promet un rare dénoûment.

GIRAFF.
Gramadoch ! Nous l’alions voir dans toute sa gloire

De porte-queue, armé de la verge d’ivoire !

ELESPURU.
Gloire ? À votre aise, amis ! — Je ne voudrais pas, moi,

Moi, vil bouffon, porter la queue à Cromwell roi !
Quelle honte ! devant la ville et la banlieue,
Être ainsi vu, tirant le diable par la queue !

TRICK.
Il chante.
Pour moi, je ne puis le nier,

J’aime fort Olivier dernier
Et Gramadoch, fou philosophe,
Aux deux bouts de la même étoffe.
Rien de plus drôle, en bonne foi,
Dans la grave cérémonie,
Que voir la folie au génie

Tenir par un manteau de roi !

GIRAFF.
Pour peu que Gramadoch garde un air de noblesse,

Il aura l’air d’un fou qui mène un sage en laisse.

ELESPURU.
Le fou sera devant !
TRICK.
Mais pourquoi donc, enfin,
Cromwell fait-il porter sa queue ?
ELESPURU.
Hé ! Trick est fin !
C’est afin d’empêcher que la robe royale

Ne traîne dans la boue, en balayant la salle.