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SCÈNE X.
Les Mêmes, LE CHAMPION D’ANGLETERRE.
LE VIEUX SOLDAT, bas à Overton.
Voyons quelle parole il va jeter au vent.
LE CHAMPION.
Il se tient à cheval en avant du trône.
Hosannah ! — Je vous parle au nom du Dieu vivant. —

Le très haut parlement, ayant par ses prières
Longtemps de l’Esprit saint imploré les lumières,
Pour mettre fin aux maux du peuple et de la foi,

Prend Olivier Cromwell et le proclame roi.
Murmures dans la foule.

TRICK, bas à ses camarades en leur montrant le peuple.
Voyez donc s’indigner tous ces chanteurs de psaumes.
LE CHAMPION, poursuivant.
Or, s’il se trouve à Londre, ou dans les trois royaumes,

Un homme, jeune ou vieux, bourgeois ou chevalier,
Qui conteste son droit à mylord Olivier,
Nous le défions, nous, champion d’Angleterre,
À la dague, à la hache, au sabre, au cimeterre,
Et voulons, l’immolant sans merci ni rançon,
Aux crins de ce cheval pendre son écusson.
Si cet homme est ici, qu’il parle, qu’il se lève,
Qu’il soutienne son dire à la pointe du glaive.
Vous êtes tous témoins que, pur de tout péché,

Je lui jette ce gant, de ma droite arraché !
Le champion jette son gantelet devant le peuple, tire son épée,
et l’élève au-dessus de sa tête.

LE PORTE-ÉTENDARD ET LES HALLEBARDIERS DU CHAMPION.
Hosannah !
Silence de stupeur dans le peuple ; tous les yeux s’attachent au gantelet.