Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/425

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LA FOULE.
Huzza ! Protecteur d’Angleterre ! —
Vive Olivier Cromwell ! — Gloire au vainqueur de Tyr !
OVERTON, bas aux puritains.
Comme il nous a joués ! On a dû l’avertir.

Quelqu’un nous a trahis ; c’est une forfaiture.

BAREBONE, à part.
C’était le seul moyen de sauver ma facture.
La plupart des conjurés puritains se dispersent dans la foule qui continue à saluer de bruyantes acclamations Cromwell triomphant. Lambert, blême et pétrifié, s’apprête à descendre de l’estrade. Cromwell l’arrête.

CROMWELL.
Lambert, vous dînerez avec nous aujourd’hui.
Bas à Lambert qui se retourne interdit.
Pourquoi trembler encore ? Il n’est plus là.
LAMBERT, balbutiant.
Qui ?

CROMWELL, toujours bas.
Lui,
Overton, qui devait pousser ta main peu sûre...
Avec un sourire sardonique.
Vous étiez du complot.
LAMBERT.
Moi, mylord, je vous jure...

CROMWELL.
Ne jurez de rien.
LAMBERT.
Mais, mylord…

CROMWELL.
J’ai des témoins.
Vous en étiez le chef.