Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/88

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DAVENANT, se jetant entre eux.

Mylords ! y pensez-vous ? — La paix ! la paix sur l’heure !


LORD ROCHESTER, ferraillant.

L’ami ! la paix est bonne, et la guerre est meilleure.


DAVENANT, s’efforçant toujours de les séparer.

Si le crieur de nuit vous entendait ?

On frappe a la porte.

Je croi

Qu’on frappe.

On frappe plus fort.

Au nom de Dieu, mylords !

Les combattants continuent.

Au nom du roi !

Les deux adversaires s’arrêtent et baissent leurs épées. On frappe.

Tout est perdu ! — La garde est peut-être appelée.
Paix !

Les deux lords remettent leurs épées dans le fourreau, leurs grands chapeaux sur leur tête, et s’enveloppent de leurs capes.
On frappe encore. — Davenant va ouvrir.


SCÈNE V.
Les Mêmes, CARR, costume complet de tête-ronde.


Il s’arrête gravement sur le seuil de la porte, et salue les trois cavaliers de la main, sans ôter son chapeau.


CARR.

N’est-ce pas ici, mes frères, l’assemblée

Des saints ?


DAVENANT, lui rendant son salut.

Oui.

Bas à lord Ormond.

— C’est ainsi que se nomment entre eux

Ces damnés puritains. —

Haut à Carr.

Soyez le bienheureux,

Le bienvenu, mon frère, en ce conventicule.

Carr s’approche lentement.