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DEPUIS L’EXIL. — PARIS.

M. Victor Hugo ne pouvait accepter le mandat impératif, la conscience ne reçoit pas d’ordres ; mais il pouvait et il sentit qu’il devait prendre l’initiative de la transformation du mandat impératif en mandat contractuel, c’est-à-dire réaliser plus sûrement le progrès électoral par le contrat librement débattu et consenti entre le mandant et le mandataire.

Ne voulant pas influencer le choix du peuple, il s’abstint de paraître aux réunions électorales, l’état de siège ôtant d’ailleurs toute liberté à ces réunions.

La déclaration suivante y fut lue en son nom :

DÉCLARATION

Je suis de ceux qui pensent qu’aucune pression ne doit être exercée sur le choix du peuple.

Plus le choix sera libre, plus il sera grand.

Plus le choix sera spontané, plus il sera significatif.

Le bon citoyen ne s’offre ni ne se refuse. Il est à la disposition du devoir.

Les devoirs d’un représentant du peuple et surtout d’un représentant de l’admirable peuple de Paris sont aujourd’hui plus sérieux que jamais.

J’en comprends toute l’étendue.

Je suis prêt, quant à moi, à donner l’exemple de l’acceptation du mandat contractuel bien autrement efficace et obligatoire que le mandat impératif.

Le mandat contractuel, c’est-à-dire le contrat synallagmatique entre le mandant et le mandataire, crée, entre l’électeur et l’élu, l’identité absolue du but et des principes.

Le choix que le peuple de Paris fera le 7 janvier doit signifier : république, négation de toute monarchie sous quelque forme que ce soit ; amnistie ; abolition de la peine