Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 1.djvu/221

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La porte de la ville avec ses triples barres, Et, sans même les voir, mêlé les deux dragons Au vaste écrasement des verrous et des gonds ; Et, quand il s’en était retourné vers la grève, De la ville et du peuple il ne restait qu’un rêve, Et, pour loger le tigre et nicher les vautours, Quelques larves de murs sous des spectres de tours.

Celui-là se tenait accroupi sur le ventre. Il ne rugissait pas, il bâillait ; dans cet antre Où l’homme misérable avait le pied sur lui, Il dédaignait la faim, ne sentant que l’ennui.

Les trois autres allaient et venaient ; leur prunelle, Si quelque oiseau battait leurs barreaux de son aile, Le suivait ; et leur faim bondissait, et leur dent Mâchait l’ombre à travers leur cri rauque et grondant.