Page:Hugo - Légende des siècles, Hachette, 1920, 1e série, volume 2.djvu/39

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Rhamsès est devenu tout noir dans les ténèbres ;
Les satrapes s’en vont dans l’ombre, ils s’en vont tous ;
L’ombre n’a pas besoin de clefs ni de verrous,
L’ombre est forte. La mort est la grande geôlière ;
Elle manie un dieu d’une main familière,
Et l’enferme ; les rois sont ses noirs prisonniers ;
Elle tient les premiers, elle tient les derniers ;
Dans une gaîne étroite elle a roidi leurs membres ;
Elle les a couchés dans de lugubres chambres
Entre des murs bâtis de cailloux et de chaux ;
Et, pour qu’ils restent seuls dans ces blêmes cachots,
Méditant sur leur sceptre et sur leur aventure,
Elle a pris de la terre et bouché l’ouverture.

LE NEUVIÈME SPHINX

Passants, quelqu’un veut-il voir Cléopâtre au lit ?