Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/220

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Quel créneau soupçonneux et noir qu’un Alcoran !
Un texte avait le glaive au poing comme un tyran ;
La loi d’un peuple était chez l’autre peuple un crime ;
Lire était un fossé, croire était un abîme ;
Les rois étaient des tours ; les dieux étaient des murs ;
Nul moyen de franchir tant d’obstacles obscurs ;
Sitôt qu’on voulait croître, on rencontrait la barre
D’une mode sauvage ou d’un dogme barbare ;
Et, quant à l’avenir, défense d’aller là.


*


Le vent de l’infini sur ce monde souffla.
Il a sombré. Du fond des cieux inaccessibles,
Les vivants de l’éther, les êtres invisibles
Confusément épars sous l’obscur firmament,
À cette heure, pensifs, regardent fixement
Sa disparition dans la nuit redoutable.