Page:Hugo - La Légende des siècles, 1e série, édition Hetzel, 1859, tome 2.djvu/58

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L’homme, exterminant l’homme et riant, épouvante
Même au fond de la nuit, l’immensité vivante,
Et, que le ciel soit noir ou que le ciel soit bleu,
Caïn tuant Abel est la stupeur de Dieu.


XII


Que c’est Fabrice qui est un traître.


Un homme qu’un piquet de lansquenets escorte,
Qui tient une bannière inclinée, et qui porte
Une jacque de vair taillée en éventail,
Un héraut, fait ce cri devant le grand portail :

« Au nom de l’empereur clément et plein de gloire,
— Dieu le protège ! — peuple ! il est pour tous notoire
Que le traître marquis Fabrice d’Albenga
Jadis avec les gens des villes se ligua,
Et qu’il a maintes fois guerroyé le saint-siége ;
C’est pourquoi l’empereur très-clément — Dieu protége