Page:Hugo - Le Roi s amuse.djvu/235

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u. ucros uuoo , a qui bf. le president aceorde ls parole, annonce qu'll desire parler le deruier. I

ue cnnx·n'ns·r-Anon : Il seralt plus logique de plalder en ce moment; je répon- drals i tons mes adversaires. Sans qnol , je serai oblige de demander une re- p pllque. `

I. vrcroa uuoo: Je suis pret e plaidcr.

Messleurs. apres l`avocat célebre qul me prete sl généreusement Yasslstmce pulssante .· de sa parole , je n'aurais rlen a dlre si je ne croyals de mou devoir de ue pas lslsser passer ‘ sans une protestsllon solenuelle et severe l`acte hardl et coupable qul a vlole tout notre drolt publlc dans ma personne. A _

Cette cause , liessleurs , n'est pas une cause ordlnalre : il semble a quelques person- nes , au premier aspect, que ce n'est qu'une slmple action commerclale, qu'une recla- mation d’lndemnItés pour la non-execution d'uu contrat prlvé, tu un mot , que le proces d’un auteur ann theatre. Non . Messleurs . c'est plus que cela; c’est le proces d'uu cl- toyen a un gouvemement. Au fond de cette sffalre, ll y a une plece defendue par ordre. Or. une plece défendue par ordre, c'est Ia censure. et la Charte abollt la censure; une piece défendne par ordre , c'est ls coustlcatlon , et la Clurte abolit la contlscation. Votre jngement. s’ll m'est favorable, et ll me semble que je vous ferals injure d'en douter » sera un blame msnlfeste, quolque lndlrect, de la confiscation et de la censure. Vous voyez , lfessleurs , comblen l'horlzon de la cause s'éleve et s'élarglt. Je plalde ici pour quelque chose de plus hautque mon lntérét propre: je plsldeponr mes drolts les plus géneranx , pour mon drolt de posseder etpour mon drolt de penser, c'est·I-dlre pour le drolt de tous : c'est une cause génénle que la mlenne, comme c’est une equlte absolue que Ia votre. ' ` -

Les petlts détails du proces s’effacent devant la question alnsl posee; je ne suls plus slmplement un ecrlvaln , vous n'etes plus slmplement des juges consulalres; votre cou- x science est face L face avec la mienne: sur ce tribunal vous representes une idee au- guste , et mol. a celte barre . j’en represente une antre; sur votre slége, il y a Ia justice . sur le mlen , ll y a la Iiberte. (Applaudlssements dans Yaodilolre. ) '

M. le rnitsrnsnr = Je rsppelle au public que toutcs marques d'approbatton et d'lmprobation sont luterdltes. `

u. vncros nuoo s‘éleve contre les decrets dlctatorlaux qui, nés sous divers regimes etsblls contre la llberte . sont morts avec ces réglmes. La liberte pour Ia chalre, ls presse et le meme , tslle est desormals la base princlpale de notre drolt public.

Sans doute, s’llse presentalt une de ces pleces ou I’on ferait evldemment trafic et mu-- chsndlse du désordre. ll faudrait punlr de pareils exces , mais ll faudrait les réprlmer , et ne point user de mesures préventlves.

Un passage he la preface dont M. Victor Hugo donue lecture lul fournit l'occaslon de dlre que sa paces s'éleve sux plus hautes moralltés; quant a l’alluslon qu'on a cru y decouvrir contre le pere du rel Louis-Philippe , ce seralt ls plus lgnoble et la plus cruelte des lnjures. ll n'appa1·te·ualt qu’a une etourderle de courtlsans de relever un pareil vers et cette etourderle est une lusolence , non-seulement pour le rol. mais pour le poete.

Messieurs , je me resume. Eu arrétant ma piece. le mlulstere n’a , d‘une part, pas un texte de lol valide a clter , d'autre part, pas une ralson valable I donuer. Cette mesure s deux aspects également mauvals: selou la lot, elle est srbltralreg selou le raisonnement . elle est absurde. Que peut-il done slléguer dans cette affalre , ce pouvolr qul n’a