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VII

LES EFFETS DE RÊVE MÊLÉS AU BONHEUR



Les amoureux se voyaient tous les jours. Cosette venait avec M. Fauchelevent. — C’est le renversement des choses, disait mademoiselle Gillenormand, que la future vienne à domicile se faire faire la cour comme ça. — Mais la convalescence de Marius avait fait prendre l’habitude, et les fauteuils de la rue des Filles-du-Calvaire, meilleurs aux tête-à-tête que les chaises de paille de la rue de l’Homme-Armé, l’avaient enracinée. Marius et M. Fauchelevent se voyaient, mais ne se parlaient pas. Il semblait que cela fût convenu. Toute fille a besoin d’un chaperon. Cosette n’aurait pu venir sans M. Fauchelevent. Pour Marius, M. Fauchelevent était la condition de Cosette. Il l’acceptait. En mettant sur le tapis, vaguement et sans préciser, les matières de la politique, au point de vue de l’amélioration générale du sort de tous, ils parvenaient à se dire un peu plus que oui ou non. Une fois, au sujet de l’enseignement, que Marius voulait gratuit et obligatoire, multiplié sous toutes les formes, pro-