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DÉPART DU « CASHMERE »

Miss Lethierry est majeure, et s’appartient. D’ailleurs son oncle, qui est toute sa famille, consent. Vous voulez vous marier tout de suite à cause de votre départ, je le comprends ; mais, ce mariage étant d’un recteur de paroisse, j’aurais souhaité un peu de solennité. J’abrégerai pour vous être agréable. L’essentiel peut tenir dans le sommaire. L’acte est déjà tout dressé sur le registre que voici, et il n’y a que les noms à remplir. Aux termes de la loi et coutume, le mariage peut être célébré immédiatement après l’inscription. La déclaration voulue pour la licence a été dûment faite. Je prends sur moi une petite irrégularité, car la demande de licence eût dû être préalablement enregistrée sept jours d’avance ; mais je me rends à la nécessité et à l’urgence de votre départ. Soit. Je vais vous marier. Mon évangéliste sera le témoin de l’époux ; quant au témoin de l’épouse…

Le doyen se tourna vers Gilliatt.

Gilliatt fit un signe de tête.

— Cela suffit, dit le doyen.

Ebenezer restait immobile. Déruchette était l’extase, pétrifiée.

Le doyen continua :

— Maintenant, toutefois, il y a un obstacle.

Déruchette fit un mouvement.

Le doyen poursuivit :

— L’envoyé, ici présent, de mess Lethierry, lequel envoyé a demandé pour vous la licence et a signé la déclaration sur le registre, — Et du pouce de sa main gauche le doyen désigna Gilliatt, ce qui l’exemptait d’articuler ce nom quelconque, — l’envoyé de mess Lethierry m’a dit ce matin