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LES TRAVAILLEURS DE LA MER

— Bien.

— O a Torbay.

— Mejor.

— Su hombre de usted puede estar quieto.

— No será traidor el Blasquito ?

— Los cobardes son traidores. Somos valientes. El mar es la iglesia del invierno. La traicion es la iglesia del infierno.

— No se entiendo lo que decimos.

— Escucharnos y miranos es imposible. El espanto hace alli el desierto.

— Lo sé.

— Quien se atreveria à escuchar ?

— Es verdad.

— Aun quando escucharian no entienderian. Hablamos une lengua fiera y nuestra que no se conoce. Despues que la sabeis, sois de nosotros.


— C’est bien.

— Ou à Torbay.

— C’est mieux.

— Votre homme peut être tranquille.

— Blasquito ne trahira pas ?

— Les lâches sont les traîtres. Nous sommes des vaillants. La mer est l’église de l’hiver. La trahison est l’église de l’enfer.

— Personne n’entend ce que nous disons ?

— Nous écouter et nous regarder est impossible. L’épouvante fait ici le désert.

— Je le sais.

— Qui oserait se hasarder à nous écouter ?

— C’est vrai.

— D’ailleurs on écouterait qu’on ne comprendrait pas. Nous parlons une farouche langue à nous que personne ne connaît. Puisque vous la savez, c’est que vous êtes des nôtres.