Page:Hugo Rhin Hetzel tome 3.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Qu’on nous permette en terminant de déplacer un peu, pour donner passage à une réflexion dernière, le point de vue spécial d’où cet aperçu a été consciencieusement tracé. Si grandes et si nobles que soient les idées qui font les nationalités et qui groupent les continents, on sent pourtant, quand on les a parcourues, le besoin de s’élever encore plus haut et d’aborder quelqu’une de ces lois générales de l’humanité qui régissent aussi bien le monde moral que le monde matériel, et qui fécondent, en s’y superposant çà et là, les idées nationales et continentales.

Rien dans ce que nous allons dire ne dément et n’infirme, tout au contraire corrobore ce que nous venons de dire dans les pages qu’on a lues. Seulement nous embrassons cela, et autre chose encore. C’est, avant de finir, un dernier conseil qui s’adresse aux esprits spéculatifs et métaphysiques aussi bien qu’aux hommes pratiques. En montant d’idée en idée, nous sommes arrivés au sommet de notre pensée ; c’est, avant de redescendre, un dernier coup d’œil sur cet horizon élargi. Rien de plus.

Autrefois, du temps où vivaient les antiques sociétés, le midi gouvernait le monde, et le nord le bouleversait ; de même, dans un ordre de faits différent, mais parallèle, l’aristocratie, riche, éclairée et heureuse, menait l’état, et la démocratie, pauvre, sombre et misérable, le troublait. Si diverses que soient en apparence, au premier coup d’œil, l’histoire extérieure et l’histoire intérieure des nations depuis trois mille ans, au fond de ces deux histoires il n’y a qu’un seul fait, la lutte du malaise contre le bien-être. À de certains moments les peuples mal situés dérangent l’ordre