Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

II


NI le lendemain, ni le surlendemain, la tristesse de M. Folantin ne se dissipa ; il se laissait aller à vau-l’eau, incapable de réagir contre ce spleen qui l’écrasait. Mécaniquement, sous le ciel pluvieux, il se rendait à son bureau, le quittait, mangeait et se couchait à neuf heures pour recommencer, le jour suivant, une vie pareille ; peu à peu, il glissait à un alourdissement absolu d’esprit.

Puis, il eut, un beau matin, un réveil. Il lui sembla qu’il sortait d’une léthargie ; le temps était clair et le soleil frappait les vitres damasquinées de givre ; l’hiver reprenait, mais lumineux et sec ; M. Folantin se leva, en murmurant : « Fichtre, ça pince ! » Il se sentait ragaillardi. « Ce n’est pas tout cela, il s’agirait de trouver un remède aux attaques d’hypocondrie », se dit-il.

Après de longues délibérations, il se décida à ne plus vivre ainsi enfermé et à varier ses restaurants.