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VII


Un matin, Jacques aperçut l’oncle Antoine qui cheminait dans le jardin, vêtu d’une longue blouse d’un bleu foncé, luisante, comme vernie, brodée d’arabesques de fil blanc formant épaulette de chaque côté du col. Un impérieux savonnage avait éclairci l’épiderme écru de ses joues sur lesquelles des poils de brosse à dents se piquaient, couchés par un dernier coup de torchon, dans le sens de la bouche, les pointes en bas.

— Où que je vas, mon cher garçon, mais je vas me faire raser, car c’est aujourd’hui le dimanche.

— Ah ! fit Jacques qui perdait absolument la notion du temps depuis qu’il vivait à Lourps. Tiens ! mais, célèbre-t-on ici la messe ! et il désigna par-dessus le mur du verger la vieille église.

— Sans doute qu’on la dit pour les femmes de Longueville.

— Et vous, vous n’y allez pas ?

— Moi, à quoi que ça m’avancerait ? La messe,