Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/101

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légère, car si je ne vous ai pas vu officier, le jour de votre prise d’habit, j’ai appris, justement après, par ce père, que vous aviez été d’une tenue étonnante, bref que vous aviez ce que vous nommiez, il y a quelques instants, la ligne.

— Oui, parlons-en, vous vous fichez de moi, mademoiselle l’oblate.

— Mais oui, parlons-en, s’écria Mme Bavoil, puisque ce cachottier ne m’a jamais raconté comment cette fête s’était passée. On ne lui extrait que des : oui, ce n’était pas mal et un point c’est tout ; voyons, vous qui êtes au courant, donnez-moi des détails.

— Vous me rectifierez, si je me trompe, dit Mlle de Garambois à Durtal qui roula une cigarette et affecta l’attitude désintéressée d’un homme que ces histoires ne concernent pas.

— C’était le jour de la saint Joseph de l’an dernier, c’est-à-dire il y a près de huit mois, l’avant-veille de la fête de saint Benoît ; l’on a choisi ce jour-là pour la prise d’habit afin que la profession pût avoir lieu, l’année suivante, le jour même de la saint Benoît ; le noviciat étant ainsi que celui des moines d’un an et un jour. C’est exact ?

Durtal approuva du chef.

— Après les deuxièmes vêpres de saint Joseph, l’on monta dans la chapelle du noviciat où personne ne peut pénétrer que les moines — et encore faut-il que les pères qui n’y exercent pas de fonctions soient autorisés, avec l’agrément du maître des novices, par le père Abbé — car le noviciat est clos pour tout le monde indistinctement…