Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/138

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Elle se divise en soixante-dix-huit chapitres et distribue moins des préceptes que des conseils.

La recluse, y est-il dit, devra autant que possible ne pas boire de vin  ; néanmoins, si elle juge cette boisson profitable à sa santé, on lui en délivrera une hémine, par jour  ; elle mangera d’un seul plat de légumes ou de farineux et si elle fait collation, le soir, elle se contentera d’un peu de lait ou de poisson auxquels elle ajoutera, au besoin, des herbes ou des fruits ; elle jeûnera au pain et à l’eau, les mercredis et vendredis, sauf en cas d’indisposition et elle ne pourra, sous aucun prétexte, orner d’images ou d’étoffes sa cellule.

Elle parlera, si elle le désire, mais à la condition de ne pas engager d’entretiens inutiles ; elle ne sera pas obligée de se servir, elle-même, et aura, si elle le veut, une domestique pour porter l’eau et le bois, pour préparer les fèves et autres légumes.

Cette règle qu’Aelred avait écrite pour sa sœur, consacre dans les reclusages la mansuétude d’une irrémédiable décadence ; elle ne nous rappelle plus en rien les rigoureuses coutumes des premiers siècles  ; il ne s’agit décidément plus d’emmurage, de tombe anticipée, de sépulcre avant la lettre !

Quant à la cérémonie des beaux temps de la réclusion, nous ne la connaissons que dans son ensemble et les détails précis de la liturgie manquent.

Le reclus et la recluse étaient, de préférence, conduits solennellement à leur prison, le dimanche, avant la grand’messe. Ils se prosternaient aux pieds de l’évêque, si le reclusage dépendait de son église ou de l’Abbé ou de l’Abbesse, s’il dépendait d’un monastère — et ils promettaient,