Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/139

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à haute voix, la stabilité, l’obéissance, la conversion de leurs mœurs. Pendant l’aspersion, ils se tenaient dans le chœur de l’église et aussitôt après la prière « Exaudi », la procession, croix en tête, les menait, en chantant les litanies, jusqu’à la porte de la geôle qui était murée ou scellée du seing de l’officiant ; et ce, pendant que les cloches carillonnaient, à toute volée, comme pour une importante fête.

Presque toujours, en même temps que le reclus et la recluse conventuels prêtaient le serment d’obéissance entre les mains de l’abbé ou de l’abbesse, ils lui offraient la propriété de leurs biens, quitte à recevoir d’eux, en échange, la subsistance, leur vie durant ; — et ici, la ressemblance est frappante avec les cérémonies usitées, au Moyen-Age, pour l’admission des oblats et des oblates de saint benoît.

D’ailleurs, il faut bien le dire, à mesure que la tolérance des règles de la claustration s’affirme, l’oblature Bénédictine se montre.

Ces reclus, quand ils ne sont pas des moines, sont, sous un autre nom, des oblats. Beaucoup d’entre eux résidaient auprès des cloîtres de saint Benoît. Mabillon note, en effet, que ce genre de pénitents, suivant de leur cellule les offices de la communauté derrière les voiles du soupirail creusé dans le mur de l’église, était passé à l’état de coutume, dans l’Ordre, au onzième siècle.

Si l’on en juge par les inscriptions conservées dans les obituaires et les archives, le nombre de ces captifs volontaires fut considérable  ; cette institution se propagea, plus ou moins rigide, mais avec une surprenante rapidité, à travers les âges.