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couvent et habitaient des pièces éclairées et munies du mobilier nécessaire à leurs travaux.

Il semble avéré, d’autre part, qu’à la fin du quinzième et au commencement du seizième siècle, ce fut pour certains reclusages la déchéance et la honte ; l’on peut, à ce propos, citer un prêtre du nom de Pierre, reclus de Saint-Barthélemy, à Lyon, qui sortait tranquillement de son ermitage et scandalisait les bonnes gens, en parcourant la ville.

Les récluseries continuèrent de subsister pourtant jusqu’à la fin du dix-septième siècle.

Dans le tome III de son dictionnaire des Ordres religieux, Hélyot nous entretient de la mère Jeanne de Cambry, fondatrice de l’institut de la présentation de la Sainte-Vierge, en Flandre, qui voulut achever ses jours dans la solitude, près de l’église saint-André, à Lille, où elle mourut, en 1639  ; et il nous nantit de vagues détails sur la liturgie, usitée à cette époque.

La mère de Cambry, dit-il, vêtue d’une robe de laine naturelle, grise, et accompagnée de deux de ses religieuses, tenant, l’une un manteau bleu, l’autre un voile noir et un scapulaire violet, les couleurs de son ordre, se prosterna aux pieds de l’évêque de Tournai qui l’attendait sur le seuil de l’église. Il la releva, la conduisit devant le grand autel, bénit les objets de la vêture, les imposa à la postulante qui émit ses vœux de clôture perpétuelle et fut menée, en procession, tandis que l’on chantait le « veni sponsa christi » jusqu’à sa cellule où le prélat l’enferma et scella la porte de son seing. Après la mère de Cambry, nous trouvons encore