Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/149

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attentive des séries n’existent dans ce déballage de matériaux. Vous me saisissez à l’improviste ; vous devez donc accepter, sans vous plaindre, l’incohérence probable de cette leçon.

— Entendu, à condition cependant que vous ne nous fassiez pas languir.

Durtal sortit et revint, au bout de quelques instants, avec une liasse de cahiers.

— Voyons, fit-il, par où commencer ? par ceci d’abord, n’est-ce pas, que l’oblature n’est nullement, comme on le croit, une invention Bénédictine. Elle a fructifié avant qu’elle ne fût implantée dans notre institut, chez les prémontrés, chez les Templiers, dans d’autres Ordres ; on pourrait affirmer qu’elle a été dans le sang du Moyen-Age, tant elle répondait au concept religieux de cette époque.

On la trouve, en tout cas, au sixième siècle, où Séverin, abbé d’Agaune, — l’un des deux saints de ce nom qui servent de patrons à la bonne église saint Séverin de Paris, — régit une sorte de communauté où hommes et femmes vivent dans des maisons séparées et mènent une existence quasi monastique, sans se lier par des vœux ; on la trouve également, au siècle suivant, instaurée par les règles de saint Isidore et de saint Fructueux. Ce dernier décrète que si un laïque se présente dans l’un de ses monastères avec sa femme et de petits enfants, il sera, lui et les siens, assujetti aux règles suivantes : ils seront, les uns et les autres, soumis à la juridiction de l’Abbé qui disposera de leurs biens ; ils n’auront, de leur côté, à se préoccuper ni du vivre, ni du vêtement. Il leur sera interdit de causer ensemble sans permission ; toutefois,