Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/154

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que vous signaliez tout à l’heure, les oblats ne dépouillaient pas la défroque séculière, dit M. Lampre, et ils n’arboraient pas, par conséquent, l’uniforme dont vous parlez.

— C’est un peu la bouteille à l’encre ; les coutumes ont changé suivant les abbayes et suivant les siècles. Il est évident aussi que les obligations des oblats dans les cloîtres varièrent, selon leur capacité et selon les âges ; le labeur manuel était réservé aux illettrés et les travaux intellectuels étaient au contraire destinés à ceux qui pouvaient rendre des services, comme traducteurs, comme copistes, comme écrivains ; le bon sens l’indique ; les uns étaient des pseudo-convers et les autres de pseudo-pères.

Plus tard, au seizième siècle, « les Déclarations de saint Maur » nous apprennent encore que chaque abbaye de fondation royale possédait un moine appelé « oblat ou lay » dont la nomination appartenait au roi. Il y envoyait généralement un vieux soldat infirme ou blessé ; ses fonctions consistaient à sonner les cloches, à balayer l’église, à en ouvrir et à en fermer les portes ; c’était un simple domestique ; l’abbaye lui assurait le vivre, le coucher et les nippes ou bien il recevait, à son choix, une pension montant de soixante à cent livres. Ce genre d’oblat disparut, en 1670, époque de la fondation de l’hôtel des invalides.

— Vous avez été les ancêtres des invalides ! s’exclama M. Lampre.

— Et des petits séminaristes aussi. La vieillesse et l’enfance, les deux extrêmes ; car le chapitre 59 de la Règle traite des enfants offerts par leurs parents aux cloîtres ;