Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/169

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Madame l’Abbesse de sainte Cécile ; rappelez-vous, entre autres inoubliables pages, celle où elle explique les degrés de la vie mystique par les phrases du pater, prises à rebours, c’est-à-dire en commençant par la dernière pour finir par la première. Un autre volume très bien renseigné, très lucide et, qui plus est, écrit dans une langue musclée, toute moderne « Le livre de la prière antique », par Dom Cabrol, prieur de Farnborough, est à citer aussi ; eh bien mais, il me semble que c’est déjà quelque chose !

— Mon cher, désirez-vous connaître mon opinion, eh bien, vous et ma nièce, vous n’êtes pas au fond des Bénédictins, vous êtes des Guérangistes !

— Tiens, voilà qu’on se dispute sur notre dos ! dit le père Felletin qui entra.

— Asseyez-vous, père.

— Et j’apporte le café, fit Mme Bavoil ; vrai, reprit-elle, s’adressant au moine, vous arrivez à temps. J’entends de ma cuisine ce que l’on peut appeler un chinage de vos frocs.

— Voyons, de quoi M. Lampre nous accuse-t-il encore ?

— De tout, répondit Mlle de Garambois. Il vous reproche de ne pas fournir de fruits, d’être dévorés par la superbe en vous croyant les seuls Bénédictins du monde ; il se plaint enfin que vous ne suiviez pas les règles du Patriarche.

— C’est bien des griefs à la fois. Les fruits ? Mais l’arbre ne fut point stérile, je pense ; vous n’avez qu’à ouvrir, pour vous en assurer, la bibliographie des Bénédictins de la congrégation de France, éditée par Dom