Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/174

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veut, et éclabousser de sang les murs de sa cellule, tant il se frappe. Il n’en est pas moins joyeux et dispos, c’est parfait ; mais ce genre d’opérations, je l’interdirai toujours aux autres, tant qu’il ne me sera pas démontré qu’ils le subiraient sans dam.

— C’est le vendredi que vous vous fustigez, en récitant le miserere, avec la discipline ?

— Oui, et le mercredi aussi, dans les temps de pénitence ; et chacun est maître d’endosser le cilice, si sa santé le tolère. Nous ne sommes donc pas aussi exempts de macérations que paraît le croire M. Lampre.

Quant au système des cellules remplaçant les dortoirs dont parle la règle, il n’a nullement été innové par Dom Guéranger. Il existait déjà, au quinzième siècle, dans les congrégations de sainte Justine et de Valladolid et il s’est continué jusqu’à nos jours ; le dortoir présente d’ailleurs plus d’inconvénients que d’avantages et il en est de même du coucher, tout habillé ; les moines sont libres d’agir, à ce point de vue, comme bon leur semble ; cependant, pour ceux qui sont peu soigneux de leur personne, la malpropreté qui résulte du non déshabillage permet de désirer qu’on le proscrive ; enfin, vous voudrez bien observer qu’en ce qui concerne le changement d’heure des matines, il consiste en une simple transposition de l’horaire et que nous n’y gagnons pas une minute de repos de plus. Ceux qui se lèvent à deux heures de la nuit, ainsi que les cisterciens, se couchent à sept heures, en hiver et à huit en été, mais alors ils ont une heure de sieste, après midi. Nous, nous ne nous couchons guère avant neuf heures et nous sommes debout à quatre. Comptez et vous découvrirez que