Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/181

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troupeaux d’âmes mortes ! s’écria Durtal. Les moines ne seront plus alors que les conservateurs du musée des vieilles traditions et des vieilles formules et les prêtres que les commis de l’intendance céleste, que les employés préposés au bureau des Sacrements.

— Nous n’en sommes heureusement pas encore là, dit le P. Felletin, en se levant de table ; mais c’est égal, je ne puis m’empêcher de trembler quand j’envisage l’avenir. Qui sait ce que le seigneur nous prépare ?

— Et si la loi sur les associations ne passera pas ?

— Oh ! — et le maître des novices eut un geste d’incrédulité, en les quittant.

— Croyez-vous que ceux-là seront pris au dépourvu quand le parlement votera cette loi, dit Durtal.

— Les Bénédictins ! clama M. Lampre, ils s’imaginent que la France les connaît et serait désolée de les voir partir ! quelle illusion ! s’ils se doutaient combien ce malheureux pays, qui les ignore, se fiche qu’ils demeurent ou fuient, ils en béeraient !