Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/190

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allumée sur le bureau, s’assit sur une chaise et attendit.

Il regardait ce réduit où il était, tant de fois, venu, une chambre blanche percée de deux portes, l’une joignant la pièce au palier par lequel il était entré, l’autre accédant au noviciat. Entre les deux portes, s’étendait un méchant lit de fer et une paillasse sans draps sur laquelle était jetée une couverture couleur de cataplasme. À regarder ce grabat, il était évident que son ami couchait, tout habillé, dessus ; il y avait en outre un lavabo de zinc, un prie-dieu, deux chaises de paille, un assez grand bureau encombré de paperasses et de livres ; sur les murs, étaient cloués une croix de bois sans christ et un cadre de sapin enfermant la vierge en couleur de Beuron, une madone pieuse et réservée, un peu fade mais avenante et douce ; et c’était tout.

Ce qu’on gèle, ici, murmurait Durtal ; pourvu que mon homme n’ait pas oublié le rendez-vous ; un traînement de chaussons dans le couloir le rassura.

— Je suis en retard, dit le religieux, mais nous venons d’avaler au réfectoire, selon l’usage traditionnel, un bol de vin chaud pour nous fouetter le sang, car nous allons être sur pieds et chanter jusqu’à l’aurore. Vous êtes prêt ?

— Oui, père, répondit Durtal, qui s’agenouilla sur le prie-dieu et se confessa : après lui avoir donné l’absolution, placidement, posément, parlant ainsi que dans une conférence à ses novices, Dom Felletin traita de cet avent qui était mort et de cette fête de noël qui allait naître.

Durtal s’était rassis et l’écoutait.

— Ces quatre semaines, disait-il, qui représentent les