Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/197

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aux Ordres ; c’est vous dire que devant un tel ultimatum, le gouvernement reculera et que le danger dont nous menaçait la franc-maçonnerie s’éloigne.

— Et si le ministère, convaincu que sa Sainteté lâchera pied à la première alarme, persiste à faire voter cette loi ?

— Ah ! vous êtes difficile à convaincre !

— Allons, que le seigneur vous entende !

Durtal serra la main du confesseur et descendit l’escalier qui menait au cloître. Il aperçut sous les galeries un cierge qui marchait et il reconnut le céroféraire, le petit frère Blanche. Il s’avançait, devant le père d’Auberoche, en coule, qui tenait sur un plateau des reliques enveloppées d’un voile et ils se dirigeaient ainsi que lui vers l’église.

L’abside ressemblait alors à une ruche ; les novices mettaient la main aux derniers préparatifs de la fête ; c’était dans le chœur mal éclairé, comme un pullulement noir. Tous s’écartèrent et le bourdonnement cessa, quand Dom d’Auberoche passa et déposa son plateau sur l’autel ; il ôta la serviette de lin, campa entre les flambeaux, des phylactères de vermeil et de bronze doré et des novices allumèrent, pour honorer et pour signaler aux fidèles la présence des reliques, des veilleuses d’or pâle, aux coins de l’autel.

Et le père d’Auberoche fit, avant de se retirer, un beau salut à ces pieux détriments, puis une génuflexion, en bas, devant le tabernacle ; et le père sacristain commença d’allumer les lampes et les cierges.

Bientôt le fond du sanctuaire fut en feu.

Tendu d’un tapis d’Orient qui recouvrait ses marches