Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/206

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travers des flocons de parfums qui montaient sous les voûtes l’on apercevait la statue d’or immobile, au bas des marches, du sous-diacre portant la patène dans un voile qu’il levait jusqu’à la fin du pater, devant ses yeux, symbolisant ainsi l’Ancien Testament dont il est l’image, comme le diacre est la figure du nouveau, montrant de la sorte que la synagogue ne pouvait voir s’accomplir les mystères de l’église ; et la messe se poursuivait, tous les enfants de chœur, agenouillés, à la file, avec un cierge allumé, durant l’élévation qu’annonçait dans la nuit, le son des cloches ; c’était enfin, à « l’Agnus Dei » l’Abbé donnant à l’autel le baiser de paix au diacre qui descendait les marches et l’imposait à son tour au sous-diacre, lequel, conduit par un cérémoniaire, dans les stalles des moines, embrassait le plus élevé en grade et celui-ci transmettait le baiser aux autres qui s’accolaient et se saluaient ensuite, en joignant les mains.

Ici, Durtal ne regarda plus rien ; le moment de la communion était proche ; les fusées des sonnettes éclataient dans l’abside ; les novices et les convers, deux par deux, s’ébranlaient ; le diacre, courbé devant l’Abbé, chantait sur un mode plus bizarre que contrit, « le Confiteor »  ; et devant une longue nappe, saisie, à chaque bout, par un religieux, tous s’agenouillaient pour communier. Puis ce fut la descente de l’autel de l’Abbé, suivi de son cortège d’officiants, et distribuant l’eucharistie aux fidèles, tandis que derrière lui, se rangeait, cierges au poing, la troupe des petits servants de chœur.

Un bruit de galoches et de sabots qui couvrait la voix du père Abbé emplissait l’église. L’on entendait,