Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/243

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curé du Val des Saints et des conditions qui allaient être infligées aux moines.

— Le père de Fonneuve que j’ai vu, ce matin, ne m’en a pas parlé ! s’écria Durtal.

— Il ignorait les clauses stipulées par l’Évêque ; nous venons, nous, de les apprendre à l’instant, et encore par hasard, en rencontrant dans la rue l’un des gros bonnets de l’évêché.

— Et quelles sont ces conditions ?

— Les voici, répondit le cellerier, un fort gaillard, à la face rase et bleue, à l’œil noir et aux lèvres minces, un méridional qui avait été jadis économe dans un séminaire.

Nous garderons l’église, les jours de la semaine, mais nous n’y mettrons plus les pieds, le dimanche ; ce jour-là, nous nous réunirons dans notre oratoire, car le sanctuaire appartiendra au curé seul ; ensuite, nous n’aurons plus le droit de confesser les personnes du village…

— Comment, nous ne pourrons plus nous confesser aux Bénédictins ! mais c’est monstrueux ; on ne peut cependant obliger les fidèles à s’adresser à un prêtre désigné ; chacun est libre de choisir le directeur qui lui plaît ; le droit est formel et l’arrêt de votre épiscope est nul ; ce qu’il aurait bien fait, dans tous les cas, de démissionner, celui-là, avant de nous jouer un tour de cette façon !

— Oh ! fit le P. Emonot, vous, vous êtes oblat ou du moins vous allez l’être ; vous pouvez par conséquent prétendre que vous relevez de la juridiction de l’Abbé et non de celle de l’évêque ; cette mesure ne vous touche donc pas ; d’ailleurs, oblat ou non, tout homme est